Là où se rencontrent l’histoire et la géographie, il y a forcément une attente, un changement imminent.
Ras Jedir, Benghazi et Tunis la Kasbah sont des endroits porteurs d’une symbolique, celle d’un mouvement dans l’histoire. L’instant capté par le photographe devient hors de la portée des aiguilles d’une montre. Il dépasse l’espace et le temps pour se muer en idée. L’Attente comme thème choisi par Zied Ben Romdhane a une double personnalité. Elle est évidente dans certains clichés.
Dans d’autres, elle est latente, en ce que l’art est une incitation à la réflexion.
Cette exposition est également une invitation au voyage, dans une partie du monde qui réécrit son histoire, aussi par le biais de l’image. Le désir commun d’un ailleurs ou d’un meilleur avenir anime des peuples que l’on a longtemps cru dépossédés de leurs capacité de rêver. Dès lors, l’horizon n’a plus de limites, il est de toutes les couleurs. Quand l’Homme devient égal à son ombre, c’est que la Terre a fait un tour complet. Quand l’Homme décide de dépasser son ombre, c’est que la terre ne sera plus jamais la même. Les zones d’attentes deviennent les espaces de la légalité et du rêve.
La vie de réfugié, de rebelle ou de manifestant impose une redéfinition des rapports humains et de l’organisation sociale. Il y a aussi lieu d’étudier le rapport du corps à l’espace, qu’il soit fraichement conquis, redécouvert ou qu’on y soit assigné. Il y a, selon le cas, une réappropriation ou une adaptation. Dès lors, l’espace prend une forme différente, celle que l’Homme lui aura tracée.
Narjes Torchani